Santé mentale après l’accouchement

Si vous ou quelqu�un que vous connaissez avez des pens�es suicidaires, autodestructrices ou destructrices envers d�autres personnes, demandez imm�diatement de l�aide en communiquant avec les ressources suivantes :
Klinic � Service t�l�phonique d�aide 24 heures sur 24 : 204 786-8686 ou sans frais au 1 888 322-3019.
Manitoba Suicide Line : sans frais 1 877 435-7170 (1 877 help170) (24 heures), site Web : http://www.reasontolive.ca/ (en anglais seulement)
Lignes d�urgence des offices r�gionaux de la sant� : www.gov.mb.ca/healthyliving/mh/crisis.fr.html
Winnipeg : Centre d�intervention d�urgence en sant� mentale situ� au 817, avenue Bannatyne. Ouvert 24 heures sur 24.
Milieu rural : Vous pouvez vous pr�senter � votre h�pital local.


Bien qu’il y ait de nombreux moments de joie dans la grossesse et la naissance, la période postpartum peut �tre difficile pour beaucoup de mères et de familles. Les difficultés peuvent aller de l’expérience répandue du syndrome du troisième jour (� baby blues �) jusqu’à la dépression ou l’anxiété postpartum, et parfois m�me jusqu’aux psychoses du postpartum plus graves. Il est important pour les mères et leurs familles de reconna�tre qu’il est normal d’avoir certains changements d’humeur après un accouchement et de savoir comment trouver du soutien dans la communauté lorsque c’est nécessaire, tout en gardant à l’esprit qu’il n’y a pas de honte à demander de l’aide.

Que sont les troubles de l’humeur postpartum?

Il faut, en premier lieu, reconna�tre ce que sont les troubles de l’humeur postpartum et ce qu’ils ne sont pas.

Le syndrome du troisième jour (� baby blues �) est un phénomène normal et répandu que vivent 75 à 80 % des femmes ayant donné naissance et qui commence dans la première semaine suivant l’accouchement. La nouvelle mère peut se sentir triste, irritable, anxieuse ou submergée par la responsabilité qui vient avec le fait de prendre soin d’un nouveau bébé. Le syndrome du troisième jour semble �tre lié aux changements hormonaux qui se produisent après la naissance. Il est bénin et temporaire, et dispara�t de lui-m�me sans traitement.

La dépression postpartum est aussi relativement fréquente et est vécue par 10 à 20 % des femmes ayant donné naissance. Elle survient généralement durant le premier mois après la naissance, mais peut appara�tre à tout moment au cours de la première année après la naissance. Elle dure au moins deux semaines et, si elle n’est pas traitée, peut durer de trois à quatorze mois. Les sympt�mes de la dépression postpartum comprennent : un sentiment de déprime ou de tristesse; une perte d’intér�t envers les choses qui normalement seraient appréciées, y compris le bébé; des fluctuations de poids ou d’appétit; des changements aux habitudes de sommeil, y compris des difficultés à s’endormir ou à rester endormie et un sommeil excessif; une fatigue excessive ou une perte d’énergie; un sentiment physique de fonctionner au ralenti ou de l’agitation, des sautes d’humeur ou une impatience excessives; des sentiments d’inutilité ou de culpabilité excessive; des difficultés à se concentrer ou à penser clairement, et des idées récurrentes de mort ou de suicide, y compris des envies de se faire du mal ou de faire du mal au bébé.

On ne connait pas la cause exacte de la dépression postpartum, mais on pense que des facteurs physiques, hormonaux, sociaux, psychologiques et émotionnels pourraient tous y jouer un r�le. La dépression postpartum peut �tre traitée gr�ce à du counseling, à du soutien ou à des médicaments, et il est possible de s’en remettre. Avoir une dépression postpartum ne signifie pas que vous �tes une mauvaise mère et il est important vous rappeler que ce n’est pas de votre faute. Si vous croyez �tre aux prises avec une dépression postpartum, consultez votre infirmière de santé publique, docteur ou sage-femme dès que possible.

L’anxiété postpartum touche de 4 à 15 % des femmes ayant donné naissance. Elle survient lorsqu’une nouvelle maman a l’impression de s’inquiéter beaucoup � à propos de la santé ou de la croissance du bébé, de sa propre capacité à prendre soin du bébé ou de sa capacité à amener le bébé quelque part en toute sécurité. Elle peut avoir des pensées qui défilent, avoir des difficultés à dormir (m�me si le bébé dort bien) ou se sentir énervée, irritable, agitée ou survoltée tout le temps. Elle peut aussi ressentir de la panique, un essoufflement, une douleur thoracique ou des étourdissements.

Le trouble obsessionnel-compulsif postpartum se caractérise par des pensées ou des images répétitives, non désirées et parfois effrayantes (obsessions) accompagnées de comportements visant à réduire l’anxiété créée par ces pensées ou ces images (compulsions), par exemple faire le ménage de manière excessive ou se laver les mains trop souvent.

La psychose du postpartum est un sujet abondamment discuté dans les médias et beaucoup de mères aux prises avec une simple dépression postpartum pourraient s’inquiéter de la développer. Cependant, ce trouble est plut�t rare. Elle survient dans une à deux naissances sur 1000, ce qui représente de 0,1 à 0,2 % des accouchées. L’apparition de la psychose du postpartum est rapide et se produit en général au cours des quatre premières semaines après l’accouchement.

Les sympt�mes de la psychose du postpartum comprennent : un sentiment de détachement de la réalité; des hallucinations (le fait de voir ou d’entendre des choses que personne d’autre ne peut percevoir); des idées délirantes (croire en des choses qui ne sont pas vraies), par exemple un sentiment d’�tre surhumaine, invincible ou affectée à une soudaine mission ou un sentiment d’�tre unique ou spécial; une très grande confusion, des comportements ou un discours très désorganisés; des sautes d’humeur extr�mes ou de grands changements en matière de cognition (difficulté à se concentrer, pertes de mémoire, pensées déconnectées de la réalité); des idées de mort ou de suicide, y compris des envies de faire mal au bébé ou à soi-m�me. La plupart des mères touchées par la psychose du postpartum ne se font pas de mal et ne font de mal à personne d’autre. Une nouvelle maman peut se rendre compte par elle-m�me de ces sympt�mes, ou d’autres personnes peuvent remarquer que son comportement est inhabituel.

Les antécédents personnels ou familiaux de troubles bipolaires comptent au nombre des facteurs de risque de la psychose du postpartum.

La psychose du postpartum est une maladie temporaire, traitable et très sérieuse. Si vous croyez �tre atteinte de psychose du postpartum ou si vous pensez que quelqu’un qui vous est cher pourrait en �tre atteinte, n’attendez pas : demandez de l’aide � c’est une urgence médicale. Appelez immédiatement une ligne d’urgence. (Veuillez vous référer à la liste de ressources téléphoniques dans l’encadré au début du présent article.)

Obstacles à la consultation Si vous avez actuellement des troubles de l’humeur postpartum et que vous songez à demander de l’aide, il est possible que vous ressentiez une vaste gamme d’émotions. Voici quelques-unes des raisons pour lesquelles les femmes sont réticentes à demander de l’aide.

Honte et culpabilité. La société nous envoie des messages forts selon lesquels la maternité est quelque chose qui devrait �tre vécu de manière parfaite. Il y a une attente généralisée que la maternité devrait �tre une période de joie. Vous pourriez �tre réticente à demander de l’aide parce que vous croyez que cela signifie que vous �tes une mauvaise mère, que vous n’aimez pas votre enfant ou que vous �tes inapte ou ingrate. Lorsqu’une femme ressent une pression à �tre parfaite, ne pas se sentir à la hauteur peut lui faire très peur et créer en elle un sentiment de honte. D’autre part, la psychose du postpartum peut affecter la relation entre la mère et le bébé, et une mère peut s’en sentir coupable car elle ne se sent pas comme les autres nouvelles mamans.

Les femmes qui ont adopté un bébé peuvent avoir des sentiments particulièrement complexes de culpabilité ou de honte lorsqu’elles ressentent la frustration et la fatigue qui viennent avec le fait d’�tre un nouveau parent.

Il est normal de ressentir beaucoup de choses lorsque vous avez un nouveau-né, et le fait d’avoir ces sentiments ne signifie pas que vous �tes une mauvaise mère. N’oubliez pas que personne n’est parfait.

Méconnaissance du problème. Beaucoup de gens croient à tort que les maladies mentales et les troubles de l’humeur postpartum ne touchent que les familles issues de certains milieux.

Entre 2001 et 2006, un Manitobain sur quatre a vécu un problème de santé mentale ou une maladie mentale. Tout le monde peut �tre atteint, peu importe le milieu culturel ou socioéconomique ou la situation familiale.

Jugements et stigmatisation. Autrefois, les problèmes de santé mentale étaient considérés comme des faiblesses personnelles. Il existe encore de la discrimination et des attitudes de stigmatisation à l’égard des personnes ayant des troubles de santé mentale et des maladies mentales. Il se peut donc que vous n’ayez pas envie de dire à qui que ce soit que vous souffrez de troubles de l’humeur, par crainte du jugement des autres. Certaines femmes s’inquiètent que, si elles avouent ne pas se sentir bien, elles pourraient �tre considérées comme inaptes à prendre soin de leurs enfants et la garde de leurs enfants pourrait leur �tre retirée d’une fa�on ou d’une autre. On sait maintenant que les troubles de santé mentale sont des maladies, tout comme les autres maladies qui touchent les autres parties du corps. N’oubliez pas que ce n’est pas de votre faute.

Idées fausses sur les fa�ons d’aller mieux. Certaines personnes suggèrent qu’il suffit � de tenir bon � ou qu’on peut se sortir de la dépression seul avec un peu de volonté. Vouloir aller mieux aide, mais ce n’est pas toujours suffisant. Certaines femmes craignent qu’on ne les force à prendre des médicaments, et cette peur peut les emp�cher d’aller chercher l’aide professionnelle dont elles ont besoin.

Il existe de nombreuses manières d’arriver à la guérison, et chacune de ces voies est aussi unique que la personne qui la parcoure. Un traitement peut faire appel à du counseling, à des médicaments ou à d’autres formes d’aide. Il est important de garder à l’esprit que vous avez le droit de parler à un professionnel de la santé pour qu’il vous aide à décider quel serait le traitement le plus approprié pour vous.

Sentiment d’isolement ou de manque de soutien. Si une mère a l’impression qu’elle n’a personne vers qui se tourner ou qu’elle n’est pas soutenue par sa famille, par ses amis ou par des professionnels, elle n’aura peut-�tre pas envie de faire appel à eux au moment o� elle se sent le plus vulnérable. Sachez que votre infirmière de santé publique est formée pour vous aider à gérer ces sentiments et peut vous fournir de l’aide et du soutien. Vous n’�tes pas seule.

Il est difficile de demander de l’aide. La dépression, l’anxiété et les autres troubles de l’humeur rendent la vie quotidienne difficile. Demander de l’aide ou se présenter à des rendez-vous peut para�tre encore plus insurmontable, surtout pendant la période postpartum. Il est normal d’avoir des incertitudes ou des appréhensions à demander de l’aide. Allez à tous les rendez-vous que vous fixez et demandez à un ami ou à un membre de votre famille de vous y accompagner.

Favoriser une santé mentale positive

Prendre soin de votre santé mentale pendant votre grossesse et après l’accouchement peut aider à prévenir l’apparition des troubles de l’humeur postpartum et aider à les traiter. Voici quelques conseils que vous pouvez essayer pour vous aider à vous sentir mieux, et des conseils pour les familles qui veulent offrir du soutien à une personne chère aux prises avec un trouble de l’humeur postpartum.

Pour prendre soin de vous-m�me :

  • Demeurez active physiquement : l’activité physique améliore l’humeur, vous donne de l’énergie et réduit le stress.
  • Dormez de manière aussi régulière que possible et faites des siestes.
  • Acceptez l’aide qu’on vous offre et demandez de l’aide lorsque vous en avez besoin.
  • Chaque jour, prenez du temps pour vous-m�me, loin du bébé.
  • Passez du temps avec votre partenaire et avec vos amis.
  • Concentrez-vous sur des objectifs à court terme plut�t que sur des objectifs à long terme.
  • Chaque jour, planifiez une activité à anticiper avec plaisir, comme une promenade à pied, une visite avec un ami ou un bain.
  • Partagez vos sentiments.
  • Gardez en t�te que le rétablissement peut prendre du temps et des efforts, mais qu’il est possible de se rétablir.
  • Apprenez des techniques de réduction du stress et utilisez-les chaque jour. Vous trouverez des exemples (exercices de respiration et de relaxation et autres) sur le site Web suivant : www.de-stress.ca (en anglais seulement).

Pour aider une amie ou parente ayant un problème de santé mentale

  • Informez-vous sur ce que vous pouvez faire pour aider la mère pendant qu’elle travaille à se rétablir.
  • Informez-vous sur les troubles de l’humeur postpartum et la fa�on d’aider une mère à se rétablir.
  • Aider avec les t�ches concrètes comme nourrir le bébé ou changer sa couche, magasiner, cuisiner ou accomplir les t�ches ménagères.
  • Aidez la mère à aller aux rendez-vous fixés avec des professionnels de la santé et encouragez-la à poursuivre son traitement.
  • �tre simplement là pour écouter, passer du temps avec elle et offrir des encouragements et du soutien peut aussi aider.
  • Rassurez-la en lui disant qu’elle va se rétablir.

Soutien communautaire

Beaucoup de mères trouvent que les groupes de soutien sont particulièrement utiles. Il peut �tre vraiment réconfortant de savoir que d’autres femmes vivent la m�me expérience et comprennent ce que vous ressentez. Utilisez les liens ci-dessous pour obtenir plus de renseignements qui pourraient vous aider ou aider une personne qui vous est chère.

Mood Disorders Association of Manitoba � Dépression postpartum (en anglais seulement)

Association canadienne pour la santé mentale � La dépression post-partum

Women’s Health Clinic � Coping with Change: A New Mother’s Guide (en anglais seulement)

Programmes d’aide communautaire Bébés en santé

Traitement

En plus de suivre ces conseils sur la manière de prendre soin de vous et des soutiens communautaires, il existe différents types de traitements qui peuvent aider une mère à se sentir mieux. Les traitements pour les troubles de l’humeur postpartum peuvent inclure du counseling, des médicaments ou une combinaison des deux. Le counseling peut vous fournir du soutien à mesure que vous apprenez à gérer le stress d’avoir un nouveau-né. Certaines femmes n’ont pas besoin de médicaments pour se rétablir. Celles qui allaitent doivent savoir que certains médicaments (y compris les plantes médicinales et les produits de santé naturels) passeront dans le lait maternel. Les recherches montrent que certains médicaments peuvent �tre pris sans danger. Il est important de parler à votre fournisseur de soins de santé pour savoir si un médicament vous convient.

La psychose du postpartum nécessite une intervention immédiate qui peut inclure l’hospitalisation, afin de permettre le début d’un traitement intensif pouvant inclure des médicaments ou d’autres thérapies.

Il y a des ressources à votre disposition!

Si vous ou un �tre qui vous est cher �tes aux prises avec des troubles de l’humeur postpartum, n’hésitez pas à demander de l’aide � il existe des ressources. Communiquez avec votre infirmière de santé publique, votre médecin ou votre sage-femme, ou appelez les professionnels de santé mentale de votre région pour obtenir de l’information.

Bureaux de la santé publique : www.gov.mb.ca/health/publichealth/offices.fr.html

Coordonnées des services en santé mentale par région : http://www.gov.mb.ca/health/mh/crisis.fr.html

Ligne d’assistance aux victimes de stress en milieu agricole et rural du Manitoba : sans frais au 1 866 367-3276 ou par courriel à l’adresse help@ruralsupport.ca